Je vous propose cette série de trois courts articles présentant l’homme sous un aspect peu conventionnel, mais pourtant bien réel, si l’on envisage d’intégrer de multiples champs disciplinaires au sein des sciences : « L’Homme biotensègre », « L’Homme cristallin », « L’Homme océanique quantique ». Cette mini-série a pour but de vous sensibiliser à un cadre de pensée beaucoup plus large, bien au-delà de la pensée strictement matérialiste faisant office de dogme à tous les échelons de notre société, et par conséquent notre vision de la santé. J’entends par « pensée matérialiste », celle qui ne jure que par l’existence du « tout matière » sans réellement en comprendre les intéractions avec l’information et l’énergie dans l’univers. Ainsi, je suis heureux de vous présenter ces trois articles introductifs afin d’inaugurer la catégorie relative aux facettes multidimensionnelles de l’Homme. De nombreux points techniques ne seront pas approfondis volontairement, laissant peut-être certains d’entre-vous sur votre faim… Rassurez-vous, nous aurons tout le loisir pour le faire dans de prochains articles dédiés. Je vous souhaite une bonne lecture.
Phénomène de résonance ou couplage électromagnétique entre les molécules
Alors qu’il existe des centaines de milliers d’études bien contrôlées corrélant pratiquement chaque maladie chronique à l’inflammation, les raisons fondamentales de ces corrélations ne sont toujours pas bien comprises. Pour véritablement comprendre les relations sous-jacentes du stress dans l’inflammation et les maladies chroniques, il est aujourd’hui nécessaire d’appréhender la mécanique régulatrice de l’organisme vivant comme un ensemble cohérent de structures physico-biologiques qui opèrent en communication harmonieuse avec un champ d’information, véritable schéma directeur de toute notre biochimie interne.
Le cadre de la médecine conventionnelle n’intègre que très partiellement toute la subtilité d’autres champs disciplinaires, en particulier ceux de la biophysique traitant à des échelles subatomiques (protons, électrons, photons) et faisant intervenir des notions de résonance ou couplage électromagnétique entre les molécules. Les notions d’information et d’énergie sont couramment employées pour décrire le fonctionnement de nos technologies mais restent totalement exclues du formalisme médical conventionnel. Les voies de signalisations pour la régulation cellulaire sont exclusivement explicitées par le phénomène de diffusion (relative à un gradient de concentration dans les liquides extra/intracellulaires) qui reste un processus lent et hasardeux (mouvement chaotique dans toutes les directions possibles) et le modèle clé-serrure qui conçoit que seules des intéractions matérielles puissent exister entre des molécules messagères et un récepteur membranaire. Ces principes fondamentaux de la physiologie sont en effet bien établis mais ils n’expliquent pas pourquoi tous les processus moléculaires et enzymatiques, à l’intérieur du corps, sont pourtant orchestrés avec une parfaite précision.

La cellule n’est pas une éprouvette
Le sens commun décrit également la cellule comme un sac de solution diluée de molécules dissoutes où les réactions chimiques sont régies par le hasard, laissant de côté les solides semi-conducteurs (kératine, collagène, actine, myosine, cytosquelette, ADN). Des analyses récentes en microscopie électronique ont montré qu’il existait en réalité très peu d’espace vide au sein d’une cellule1,2. À l’intérieur de la cellule il y a très peu d’eau pouvant servir de solvant car quasiment toute l’eau est liée et structurée pour le bâti cellulaire3,4,5,2. Le cytoplasme cellulaire est rempli de filaments, microfilaments et de microtubules qui occupent tout l’espace et qui laissent très peu de place pour une diffusion moléculaire hasardeuse. Du point de vue de la biophysique des semi-conducteurs toutes les structures solides d’une cellule font partie intégrante des signalétiques moléculaires de l’organisme et beaucoup d’enzymes considérées comme « flottantes » sont en fait attachées à la matrice (ex: l’aldolase liée à l’actomyosine et la troponine dans la cellule musculaire)6,2. Le taux de diffusion réel est en fait beaucoup plus bas dans une cellule que dans une solution aqueuse7,8,9. Ainsi la diffusion et le modèle clé-serrure bien que simples à comprendre ne peuvent résoudre toutes les questions relatives aux processus biochimiques très rapides et ordonnés. Si c’était le cas il faudrait 10 000 ans pour digérer le petit-déjeuner2. La cellule n’est pas une éprouvette où toutes les hormones et récepteurs sont isolés. La description exclusivement chimique du corps doit aujourd’hui tenir compte des nouvelles avancées en biochimie des états solides.

Le continuum tissulaire : véritable toile supramoléculaire communicante
Cette rapidité de communication peut s’expliquer par le fait que l’ensemble des cellules et des tissus forment en fait un continuum où matrice nucléaire, matrice cellulaire et matrice de tissus conjonctifs sont imbriquées les unes dans les autres, formant une véritable toile supramoléculaire. Tous les grands systèmes du corps (circulation, système nerveux, muscles, voies digestives) sont tous recouverts de tissus conjonctifs qui forment un continuum mécanique s’étendant à travers tout le corps jusque dans les noyaux cellulaires. Les ostéopathes savent bien que des tensions ou compression d’une partie affectent l’ensemble de l’organisme.

« Il n’y a pas de discontinuité entre la matière vivante. Le corps humain est un seul et même tissu « plastique » qui s’est différencié fonctionnellement. Tout est continuité tissulaire jusqu’au noyau de chaque cellule »10
Dr Jean-Claude Guimberteau

La vibration se transmet extrêmement rapidement d’une cellule à une autre. L’anatomiste Thomas Myer évoque le concept de méridiens myofasciaux, véritable réseau de communication, où l’information dans le collagène circule tois fois plus vite à travers ses vibrations que l’information nerveuse11. De nombreux biologistes intègrent maintenant ces phénomènes de mécano-transduction et de biotenségrité afin de tenter de mieux comprendre les signalétiques cellulaires et certains mécanismes épigénétiques. Selon le biologiste Donald Ingber qui travaille sur les bases des lois de neuroplasticité sensorielle et fasciale, toute cellule qui se déforme modifie aussitôt l’expression de sa génétique12,13,14,15. Il faut comprendre la notion de tenségrité (concaténation de tension et intégrité) comme l’adaptabilité et l’interdépendance d’un système – capacité à conserver sa forme et sa stabilité – vis-à-vis des contraintes mécaniques qu’il subit. Un système tenségre, à l’image du corps humain, répartit harmonieusement l’énergie des forces de tension et de compression en faisant preuve de flexibilité et d’absorption. La « Needle Tower » (1968), une architecture composée de tiges flottantes reliées par des câbles est un exemple de structure tenségre. Sa géométrie lui donne une stabilité et une interdépendance vis-à-vis des forces de gravité. De manière analogue, les articulations (partie osseuse) du corps humain flottent et sont maintenues par les structures fasciales (tendons, ligaments, tissus conjonctifs etc.). La matrice vivante est le médium qui permet à toutes les thérapies manuelles d’avoir des effets telles que l’ostéopathie certes bien connue mais aussi la somatopathie, la réflexologie plantaire et les auto-massages réguliers…

La conception mécaniste en médecine conventionnelle qui considère le corps humain comme composé d’un ensemble de pièces détachées et dans une vision purement chimique est aujourd’hui dépassée et remplacée par une vision systémique et intégrative de l’Homme. Le corps est un orchestre où l’ensemble de ses structures doivent rester synchronisées. Chaque organe, chaque cellule dispose d’un moyen de connaître instantanément à travers cette matrice vivante ce que toute autre partie du corps fait. Lorsqu’une anomalie apparaît à un certain niveau (nerveux, hormonal, intestinal, glycémique, mitochondrial etc.) le circuit de régulation se désynchronise et des troubles fonctionnels peuvent émerger16. Le stress impactera en priorité les maillons faibles dans les structure tissulaires et organiques.
>> Suite (partie 2) : L’homme cristallin
AUTEUR : Frédéric Broussard
Fondateur
Références bibliographiques :
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