Texte inspiré du livre : « La parole au coeur du corps »
Annick de Souzenelle – Entretiens avec Jean Mouttapa.
L’ accomplissement du soi divin c’est l’union de la matière et de l’esprit mais pour ce faire il s’agit de descendre dans nos propres enfers, de toucher du doigt nos démons intimes, de retourner l’âme animale en âme spirituelle.
Qu’avons-nous fait des clefs de la connaissance ?
La véritable connaissance naît de nos transformations intérieures, or l’homme est impatient, il veut s’emparer du fruit de l’arbre de la Connaissance avant de l’être devenu, coupé de son intériorité il est devenu extérieur à lui-même.
Il nous appartient de vivre le présent au rythme de la Présence qui nous habite. Au-delà des théories sur le monde et sur l’homme subsiste l’enthousiasme, le souffle du dedans qui nous permet d’entrer en contact avec le subtil de toute chose, tout le reste n’est que littérature.
Toucher à l’essence du monde ne s’acquiert pas par des procédés magiques mais par une transformation intérieure et spirituelle. L’absolu n’est pas à la portée de l’homme et ne se situe pas dans l’avoir et le pouvoir mais dans le coeur de l’homme et chaque être s’il est par nature unique, contient également toute l’humanité.
A l’instar de Jean Schlumberger :
« Ne soyons pas ces personnes qui sont comme des feuilles mortes : il faut qu’un grand vent passe pour qu’elles aient l’illusion de vivre ».
Le corps comme creuset de notre métamorphose
Le travail de décryptage de notre vraie nature demeure personnel et les choses ne s’éclairent qu’en fonction de l’énergie que nous y investissons, nous pouvons dire que tout ce qui arrive à notre corps manifeste une dimension de notre vie profonde, que le voulions ou non nous sommes créateurs de notre réalité. Prendre conscience du corps que l’on est, c’est le considérer dans la plénitude de ce qu’il est, nous avons à le construire en travaillant avec lui et sur lui, il est à la fois matrice et creuset de nos métamorphoses et sanctuaire du Grand œuvre de notre vie.
L’homme est Corps-âme-esprit, l’âme étant la somme des énergies potentielles qui nous est donné à notre conception et que nous avons à transformer au cours de notre vie. Le modèle de l’Homme véritable n’est pas encore advenu mais il est en attente d’accomplissement. L’homme est appelé durant sa vie à mûrir et faire monter ses énergies depuis les pieds.
L’épiphyse ou glande pinéale, connue notamment pour sa production de mélatonine (l’une des grandes hormones essentielles à la régulation circadienne de notre sommeil) mais dont le véritable pouvoir reste encore mystérieux, présiderait à la fonction du verbe, la plus haute réalisation de l’homme. Au fur à mesure de l’accomplissement de l’Homme, son capital lumière grandit, à la limite l’homme tout entier pourrait devenir lumière. A partir de la multiplicité-poussière nous sommes potentiellement unité de lumière
La dispersion de nos énergies nous conduit à une finalité sans issue : « Tu es poussière et retourneras poussière ».
Alors que l’unification de nos énergies nous révèle notre être de lumière : « Si tu es fait de fluide et de lumière et que tu le sais, tu retourneras au fluide et à la lumière » Hermès Trismégiste.
Le Christ n’a-t-il pas dit « vous êtes la Lumière du monde ».

Notre divinité, notre "Vivance"
La prière ne doit pas être dissociée de l’être, c’est l’être qui doit être priant et non la tête. Dans la tradition hébraïque le terme cabale à une connotation péjorative alors qu’il possède un sens beaucoup plus profond, il signifie la descente de l’esprit dans le coeur de l’homme voire la descente du verbe.
Au-delà de notre différence biologique, nous avons à nous souvenir de l’image de Dieu enfouie au creux de nous-mêmes, pour l’homme c’est en partant à la conquête de son féminin intérieur, pour la femme c’est en portant en gestation l’image de Dieu jusqu’à sa ressemblance.
L’amour-agapé brûle sans se consumer et sans consumer les êtres qu’il touche, il construit et croît toujours. Dieu s’est fait Homme pour que l’Homme devienne Dieu, le divin est en attente d’accomplissement dans le coeur de l’homme, chaque être est porteur d’une semence divine destinée à germer et croître jusqu’à venir informer la totalité de chacune de ses cellules. L’étincelle divine est détentrice de notre nom divin qui s’accomplira dans la dimension de fils de Dieu vivant. Ce n’est pas d’un christianisme enkysté dans la loi dont avons besoin mais d’un christianisme vivant. Portons notre parole jusqu’au chant puis jusqu’au silence, car le chant épouse les structures profondes de notre être.
AUTEUR : Gilles Broussard
Psychologue clinicien
Références bibliographiques :
« La parole au coeur du corps » – Annick de Souzenelle – Entretiens avec Jean Mouttapa